Parasites : définition et classification
Poux, vers, gale… les parasites sont aussi nombreux que variés et le risque d’infestation fréquent. Certains ne provoquent aucun symptôme et restent inconnus de leur hôte. Mais bien souvent, leur présence est désagréable, voire dangereuse, pour la santé. Les démangeaisons font partie des signes qui peuvent les trahir.
Présentation des différents parasites humains.
Définition : qu’est-ce qu’un parasite ?
Un parasite est un micro-organisme d’origine animale, végétale ou bactérienne qui vit aux dépens de son hôte. Il peut s’y développer, s’y nourrir et s’y reproduire.
Ils sont extrêmement variés. Certains parasites sont microscopiques tandis que d’autres dépassent 10 mètres de long (ténia adulte). Ils peuvent vivre dans (endoparasite) ou sur (ectoparasite) leur hôte. Ils s’adaptent à différents milieux et savent changer d’aspect ou de forme.
Ainsi, ces micro-organismes parasites peuvent être :
- Permanents : toute leur existence dépend de leur hôte. Ils ne peuvent pas vivre à l’extérieur, mais ils peuvent parfois changer d’hôte
- Temporaires : ils passent d’une forme libre à une forme parasitaire
- Facultatifs : ils sont majoritairement libres, mais également opportunistes. Ils peuvent devenir des parasites si l’occasion se présente.
Comment se transmettent les parasites ?
Transmission directe
La transmission est directe lorsque le parasite passe d’un hôte à un autre sans support intermédiaire.
Il existe trois modes de transmission directe :
- Orale : par des gouttelettes de salive ou projection nasale
- Aérienne : diffusion en aérosol dans l’air de micro gouttelettes contenant le parasite (spores de champignon, œufs d’oxyures)
- Transcutanée : en touchant le nouvel hôte avec une main ou une peau infectée (gale)
D’autres modes de transmission peuvent également être considérés comme directs. C’est le cas des contaminations sexuelles, transfusionnelles ou transplacentaires (entre la mère et son fœtus).
Transmission indirecte
Le parasite est déposé sur une surface ou un hôte qui sert uniquement de vecteur.
Une grande partie des transmissions indirectes sont liées aux déjections. Le parasite se retrouve dans l’environnement, les aliments ou de l’eau souillée par des matières fécales ou organiques. Il contaminera son hôte par le biais de son tube digestif.
Lorsqu’un hôte-messager entre en jeu, il peut avoir un rôle actif en transmettant le parasite par piqûre (ex.: la filariose lymphatique avec les moustiques).
Il peut également rester passif et n’être qu’un porteur sain. Le parasite ne l’atteint pas et il le transmet par voie orale à un nouvel hôte. Dans certains cas, cet hébergeur intermédiaire va permettre la transformation du parasite pour qu’il puisse contaminer l’homme.
Cas particulier : la zoonose
La zoonose est une maladie virale, bactérienne ou parasitaire qui se transmet de l’animal à l’homme.
Dans le cas des parasites, un grand nombre d’entre eux sont le fruit d’une zoonose. L’animal sera soit un porteur sain, servant de vecteur ou d’usine de transformation, soit lui-même infesté.
La transmission peut être directe ou indirecte : par contact ou par le biais des déjections de l’animal.
Comment sont classifiés les parasites
Outre leur localisation sur le corps humain (ectoparasite ou endoparasite), on distingue trois grands groupes de parasites.
Protozoaires
Les protozoaires sont des êtres du règne animal, possédant une seule cellule. Le plus souvent microscopiques, ils ont la capacité de survivre longtemps dans le milieu extérieur. On les retrouve dans l’eau, le sol et l’alimentation.
Ils sont responsables de maladies graves voire mortelles (paludisme, toxoplasmose, trypanosomiase, maladie de Chagas, amibiase…).
Métazoaires
Le mot « métazoaire » signifie : animal possédant plusieurs cellules eucaryotes. Ce qui est le cas de l’immense majorité des animaux. Tous les métazoaires ne sont donc pas des parasites !
Dans la famille des métazoaires, on retrouve deux types de parasites : les helminthes et les arthropodes.
Les helminthes
Ce sont des vers ronds (nématodes) ou plats (plathelminthes) qui colonisent l’homme ou l’animal.
Ils peuvent avoir de quelques millimètres jusqu’à 10 mètres de long (ténia).
Les helminthes se développent en partie dans l’environnement, où ils peuvent vivre longtemps avant de coloniser leur hôte. Des millions d’individus sont colonisés par ces vers dans le monde.
Dans certains cas, ils entrainent des infections graves voire mortelles.
Les arthropodes
Il s’agit d’animaux possédant un exosquelette (sorte de carapace extérieure).
Les parasites arthropodes¹ sont des ectoparasites. Ils vivent sur leur hôte et se transmettent par voie directe.
Les plus connus sont les poux et la gale.
- Orale : par des gouttelettes de salive ou projection nasale
- Aérienne : diffusion en aérosol dans l’air de micro gouttelettes contenant le parasite (spores de champignon, œufs d’oxyures)
- Transcutanée : en touchant le nouvel hôte avec une main ou une peau infectée (gale)
D’autres modes de transmission peuvent également être considérés comme directs. C’est le cas des contaminations sexuelles, transfusionnelles ou transplacentaires (entre la mère et son fœtus).
Fungi
La famille des fungi, autrement appelés micromycètes, regroupe les champignons microscopiques qui peuvent avoir une action parasitaire sur l’homme.
Ils sont responsables de mycoses qui peuvent être cutanées et superficielles (ongle, peau…) jusqu’à généralisées et potentiellement graves² (intestin, cerveau…).
Pourquoi parle-t-on de parasitose ?
En médecine, le suffixe « ose » signifie « état » ou maladie non inflammatoire (par opposition au suffixe « ite » qui désigne l’inflammation, telle qu’appendicite, otite, bronchite…).
La parasitose est donc la maladie due à la présence d’un parasite.
Selon le type de parasite et sa localisation, il existe plusieurs formes de parasitoses.
Parasitose digestive ou intestinale
Extrêmement fréquentes dans le monde, ce sont toutes les infections parasitaires liées à la présence d’un parasite dans l’appareil digestif.
Une majorité des parasites intestinaux arrivent dans l’organisme par la bouche : par le biais de l’alimentation, de l’eau ou par des mains préalablement souillées. Certains entrent dans l’organisme par la peau (ex. : ankylostome), en marchant pied nu dans de l’eau ou sur un sol souillé.
L’oxyurose ou le tæniasis sont les parasitoses intestinales les plus fréquentes.
Des mesures d’hygiène individuelles et collectives ont conduit à la réduction des atteintes parasitaires :
- Installations sanitaires
- Traitement des excréments humains
- Surveillance de l’eau potable
- Lavage des mains et des légumes
- Contrôles vétérinaires et cuisson correcte de la viande
La parasitose intestinale peut rester silencieuse et inconnue de son hôte. Lorsqu’elle s’exprime, elle se traduit principalement par des troubles gastriques (nausées, diarrhées, perte de poids) ou des démangeaisons anales.
Parasitose cutanée
Les parasitoses cutanées sont dues à la présence d’ectoparasites qui vivent sur leur hôte en s’installant dans la peau, les ongles, les cheveux ou les poils.
Les plus fréquents en Europe sont les pédiculoses (poux des cheveux ou du pubis) ou la gale, mais de manière générale, les parasitoses cutanées ont une prévalence plus élevée dans les pays tropicaux et subtropicaux³.
Leurs manifestations et leurs formes sont variées :
- Sillons sous-cutanés
- Piqûres ou boutons : uniques, multiples, en ligne, éparses…
- Dermatose cutanée : rougeur, plaie, nécrose, abcès…
Au-delà de l’atteinte cutanée, les démangeaisons sont souvent très intenses dans les dermatoses parasitaires.
Seul un diagnostic médical permet de confirmer l’atteinte et trouver le traitement adapté.
Parasitose vaginale
La parasitose vaginale la plus répandue est la trichomonase. Le parasite affecte les zones génitales masculines ou féminines et se transmet par voie sexuelle ou par l’échange de serviettes de toilette.
Chez les hommes, elle est majoritairement asymptomatique. Chez les femmes, elle se traduit par une augmentation ou une modification des sécrétions vaginales qui deviennent malodorantes. Elles peuvent s’accompagner de démangeaisons.
Parasitoses pulmonaires et cérébrales
Certains parasites peuvent atteindre le cerveau ou les poumons, mais ils restent rares et ne provoquent pas de démangeaisons.
Quels sont les différents types de parasites ?
Les parasites sont aussi variés que nombreux, mais certains ont une incidence plus importante chez l’homme.
Parmi les parasites les plus fréquents, on note :
- Les poux : dans les cheveux, les cils, sur le pubis (morpion)
- Les vers : oxyures, ténia, ascaris
- Les puces : puce de bois ou de parquet (affectant l’homme), puce de sable
- Dans la literie : punaises de lit ou acariens
- Sous la peau : gale, myiase
- Les tiques
Sources / Références
1. Scabiose, pédiculoses et piqûres d’arthropodes, L. de Gentile, Francis Carsuzaa, 2012.
https://www.em-consulte.com/article/735951/scabiose-pediculoses-et-piqures-d-arthropodes#:~:text=Un%2520grand%2520nombre%2520d’arthropodes,connue%2520de%2520tr%25C3%25A8s%2520longue%2520date
2. Identification des champignons d’importance médicale, Philippe Dufresne Guy St-Germain, 2021.
https://www.inspq.qc.ca/sites/default/files/lspq/identification_champignons_importance_medicale.pdf
3. Principales parasitoses cutanées : mise au point, C. Bernigaud, G. Monsel, P. Delaunay, G. Do-Pham, F. Foulet, F. Botterel, O. Chosidow, 2017.
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S024886631630412X