Accueil » Parasites » Poux de pubis

Les poux de pubis ou morpions

Voilà un sujet qui démange simplement en l’évoquant : les poux de pubis, plus communément appelés morpions. Certes, ce thème n’est pas très glamour, mais il mérite toutefois que l’on s’y intéresse, car ces parasites posent de nombreux problèmes aux personnes qui en sont porteuses. Les démangeaisons sont les principaux effets de ces invités indésirables.

Qu’est-ce qu’un pou de pubis ou “morpion” ?

Les morpions sont des parasites de couleur brun-noir, mesurant de 2 à 3 mm, qui vivent à la surface de la peau. Leurs noms scientifiques latins sont Phtirius pubis ou Phtirius inguinalis. Pourquoi sont-ils également nommés “poux de pubis” ? Tout simplement parce que, à l’instar du pou de cheveu, il doit sa survie au sang qu’il aspire à son hôte. Les 2 sortes de poux sont assez similaires, mais ils ne vivent pas sur la même région du corps.

La localisation du morpion

Le pou commun se rencontre sur le cuir chevelu alors que le pou de pubis se rencontre bien évidemment dans la zone pubienne, mais il peut aussi être retrouvé dans les poils des aisselles ou sur les poils du torse. Toutefois, ces 2 dernières zones sont moins communes. Elles sont généralement envahies lorsque les poux pubiens ne sont pas éradiqués. Ils peuvent alors s’étendre aux zones précitées, mais également à la barbe, voire aux cils et aux sourcils (poux de cils).

La morphologie du pou de pubis

Le morpion ressemble quelque peu à un crabe. Il possède un corps trapu et des pinces assez puissantes pour pouvoir s’accrocher facilement aux poils.

Autre particularité peu agréable de cette petite tête : sa bouche est quasiment en permanence dans la peau du porteur afin de pouvoir sucer son sang dès que besoin. Le morpion est ce que l’on appelle un hématophage, littéralement un mangeur de sang.

Leur présence est due principalement à un manque d’hygiène et touche en priorité des sujets jeunes : entre 15 et 35 ans généralement. Les personnes vivant dans des conditions sanitaires ou socio-économiques précaires sont les plus touchées, par exemple les réfugiés, les personnes sans-abri, les combattants…

La prolifération du parasite

Chaque pou femelle adulte pond environ 25 œufs par jour. Ces œufs, aussi appelés lentes, éclosent en général 6 à 8 jours après la ponte. La prolifération est donc rapide puisque la présence de seulement 10 poux femelles adultes engendrant 250 lentes par jour qui elles-mêmes engendreront 25 fois plus de lentes.

Symptômes : comment savoir si on a des morpions ?

Les signes

Comme pour les poux de cheveux, les démangeaisons incessantes sont les principaux symptômes de la présence de ces parasites. Leurs piqûres intempestives engendrent de petites lésions. Ces dernières sont visibles sur la surface de la peau et se caractérisent par de petits points rouges au niveau de la région génitale. Ce sont elles qui provoquent des envies de se gratter. Par la suite, des lésions de grattage plus ou moins étendues apparaissent. En se grattant, l’hôte irrite la peau et peut engendrer des surinfections. Le point de succion peut également se caractériser par une minuscule tache bleuâtre.

Un examen minutieux permet de retrouver la présence des parasites ainsi que de leurs lentes, ressemblant à de petits points blancs dans les poils.

Confirmation de l’envahissement par les poux de pubis

Tout ou une partie de ses nombreux signes peut faire craindre à une colonisation de poux de pubis. Il convient alors impérativement de consulter un médecin traitant qui pourra, selon les lésions, vous orienter vers un dermatologue vénérologue qui confirmera ou non le diagnostic.

Transmission : comment attrape-t-on des morpions ?

Si les poux de pubis sont généralement dus à un manque d’hygiène, ils peuvent également avoir été attrapés par un contact avec un porteur du parasite. En effet, les morpions sont extrêmement contagieux. Prudence donc.

La transmission par voie directe

Ils se transmettent dans la majorité des cas par voie directe et plus précisément par voie sexuelle. D’ailleurs, selon certains vénérologues, cette infection est considérée comme une infection sexuellement transmissible (IST).

La transmission par voie indirecte

Cependant, la transmission par voie indirecte est également possible hélas. En effet, hors contact d’un corps, le parasite est capable de survivre durant 24 heures. Cette durée de survie s’élève à 8 jours pour les lentes. De fait, il est possible de les attraper en étant en contact avec des draps, des serviettes, des vêtements infectés par exemple ou dans un sauna, une piscine.

Pourquoi est-ce qu’un pou de pubis provoque des démangeaisons ?

Les démangeaisons peuvent être expliquées par la façon dont se nourrit le morpion. Pour sucer le sang de son hôte, le pou perce sa peau grâce à une partie de sa bouche, une sorte de petite trompe. Avant d’aspirer le sang, le pou injecte de la salive. C’est à elle que notre corps répond en réagissant par une hypersensibilité, une sorte d’allergie.

Cette hypersensibilité provoque alors à son tour des démangeaisons, des prurits.

Quelles sont les complications possibles causées par le prurit des poux de pubis ?

Les complications sont liées aux prurits que les parasites provoquent. L’hôte se gratte et peut alors entraîner des infections. La complication principale est la pédiculose inguinale, aussi appelée phtiriase. En cas de surinfection, un gonflement des ganglions de l’aine peut apparaître ainsi qu’un état fébrile et de la fatigue.

Les prurits sont plus importants la nuit.

Traitement : comment se débarrasser des morpions ?

Fort heureusement, des traitements existent pour se débarrasser de ces hôtes indésirables.

Traitement manuel

Une première action peut consister à retirer manuellement les poux et les lentes des poils infestés. Pour cela, il suffit de se munir d’une pince à épiler ou d’un peigne à pou. Ce dernier est constitué de dents extrêmement serrées qui font glisser les parasites et leurs œufs le long du poil afin de les retirer.

Traitement par pédiculicides

Ces produits ont pour visée thérapeutique de tuer les poux et les lentes. Ils existent sous différentes formes :

Il existe par exemple :

Ils peuvent être utilisés seuls ou en association. Il est important de savoir que les pyréthrines sont contre-indiquées chez les enfants de moins de 30 mois, chez la femme enceinte ou allaitante et ils ne doivent être appliqués sur les muqueuses ou sur une peau présentant des lésions importantes, une plaie ou un eczéma.

Après le traitement, il conviendra de remettre des vêtements propres.

Traitement du linge

Il est impératif de traiter également tout le linge en contact avec la personne porteuse des morpions. Sans cela, elle va se réinfecter et les traitements n’auront servi à rien. Il convient donc de laver tous les vêtements, la literie, les serviettes à au moins 60° ou de procéder à un lavage à sec en pressing. Pour les articles trop encombrants ou qui ne passent pas en machine, il est possible de les enfermer dans un sac plastique entièrement étanche durant 3 jours. Les parasites vont alors mourir asphyxiés.

Traitement de l’entourage

Là encore, c’est indispensable pour ne pas se recontaminer. Les proches ainsi que les partenaires sexuels devront absolument se faire traiter.

Existe-t-il des remèdes naturels contre les poux du pubis ?

Les remèdes naturels visent en particulier à asphyxier les parasites et leurs lentes. Afin de ne pas avoir recours aux traitements chimiques, qui sont d’ailleurs de moins en moins efficaces, il est possible d’utiliser des produits très gras.

Les pyréthrines naturelles par exemple sont extraites de fleurs de pyrèthre. Elles sont généralement efficaces en une seule utilisation. Grasses, elles nécessitent un lavage savonneux une demi-heure après leur application ainsi qu’un rinçage minutieux. Malgré sa bonne efficacité, il est toutefois recommandé de recommencer le traitement 10 jours après.

Il est aussi possible d’utiliser de la vaseline ou de l’huile de coco ; le principe reste le même : priver les parasites d’oxygène.

Quelques conseils contre les poux de pubis

Des astuces sont possibles pour éviter de contracter des poux de pubis ou de se les faire transmettre :

Quelques conseils pour lutter contre les parasites lorsqu’ils sont présents :

commencez par retirer le maximum de parasites manuellement avec un peigne à pou ou une pince à épiler ;
n’hésitez pas à vous raser les parties génitales ou autres infectées ;
laissez les produits prescrits le temps recommandé ;
recommencez l’application si nécessaire ;
pensez à traiter votre environnement (linge, matelas…) ainsi que vos proches et partenaires sexuels ;
évitez absolument de vous gratter afin de limiter les risques de surinfection ;
traitez les parasites et les zones de grattage ;
consultez un médecin en cas de doute.

FAQ

Peut-on avoir des poux du pubis sans rapport sexuel ?

Même si la voie directe par relations sexuelles est la plus fréquente, la voie indirecte est également possible comme vu précédemment : vêtements ou literie infectés par exemple.

Peut-on avoir des morpions sans poils ?

Non. Les morpions ont besoin de poils pour pouvoir s’accrocher. Sans cela, ils ne peuvent pas persister. C’est pourquoi le rasage est un moyen efficace de lutte contre le parasite.

Une étude australienne¹ de 2003 a démontré le net recul de cette IST grâce à l’épilation. Le Sexually Transmitted Infections a confirmé, dans une lettre de 2006², le déclin de l’infection dans les populations qui pratiquent l’épilation.

Peut-on attraper des morpions à la piscine ?

En théorie oui, car les parasites ne se noient pas et peuvent survivre dans l’eau. Dans les faits, ce mode de contamination n’est pas le plus commun.

Peut-on attraper des poux de pubis aux toilettes ?

À priori non. Un contact direct ou indirect est indispensable pour attraper des poux de pubis.

Peut-on voir des morpions à l’œil nu ?

Oui, c’est possible, mais cela reste difficile. En effet, les poux adultes mesurent 2 à 3 mm maximum et les lentes sont plus petites. De plus, de couleur brun-noir, ils peuvent donc être de la même couleur que les poils. Si vous êtes attentifs, c’est toutefois possible. En passant le peigne à pou au-dessus d’une serviette blanche, vous les distinguerez plus facilement.

Les parasites pouvant donner des démangeaisons similaires

Tique

Puce de sable

La Gale

Références / Sources

1. Sex in Australia: sexually transmissible infection and blood-borne virus history in a representative sample of adults. Andrew E. Grulich, Richard O. de Visser, Anthony M. A. Smith, Chris E. Rissel, Juliet Richters. 2003.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/14696717/

2. Did the “Brazilian” kill the pubic louse?. N. R. Armstrong, J. D. Wilson. 2006.
https://sti.bmj.com/content/82/3/265.2

Sommaire