Sommaire
Tout savoir sur les piqûres d'araignées
Sommaire
Oui, ce n’est pas un sujet facile, en particulier pour les arachnophobes ! Cependant, les piqûres d’araignées ne sont pas rares et elles peuvent même causer des démangeaisons importantes. Alors, doit-on parler de piqûre ou de morsure ? À quoi ressemble une piqûre, comment la reconnaître ? Que devons-nous faire pour calmer l’envie de se gratter ? Comment s’en prémunir ? Autant de questions que nous nous sommes tous déjà posées…
Piqûre ou morsure : quelques notions pour bien comprendre
Une araignée, ça pique ou ça mord ?
Excellente question ! L’araignée pique-t-elle comme un moustique ou mord-elle comme un serpent ? Si les deux se disent dans le langage courant, en réalité les araignées mordent. Le terme de piqûre est principalement indiqué pour la famille des insectes. Or, les araignées sont des arachnides, tout comme les scorpions. Ces petites bestioles possèdent 4 paires de pattes et 2 crochets, appelés scientifiquement les chélicères. Ce sont ces derniers qui permettent à l’animal de mordre, généralement pour se défendre.
Bien évidemment, les morsures ne sont pas les mêmes et ne provoquent pas les mêmes effets selon l’espèce d’arachnide incriminée. En France, il en existe environ 40 familles pour un peu plus d’un millier d’espèces recensées. Celles présentent sous nos latitudes ne sont en principe pas mortelles et les réactions qui suivent la morsure sont locales et modérées la majeure partie du temps. Il n’en est pas de même pour les arachnides que l’on peut trouver dans d’autres parties du monde.
Citons par exemple :
- la veuve noire d’Amérique : elle est certes très belle, mais surtout très dangereuse. Cet aranéomorphe de la famille des Theridiidae est présent, comme son nom l’indique, principalement en Amérique et au Mexique. Si elle ne mesure que 15 millimètres, elle peut pourtant être mortelle. Son poison, qui contient de la latrotoxine¹, peut causer des symptômes neurologiques, voire entraîner la mort ;
- la mygale australienne : dépourvue de poils, l’atrax robustus peut également être mortelle, en particulier pour les personnes fragiles, âgées ou les enfants ;
- l’araignée des sables à 6 yeux : très présente en Afrique du Sud, son venin est hémolytique et nécrotique² ;
- l’araignée-loup chinoise : rarement mortelle, sa morsure peut néanmoins entraîner des nécroses, une hémorragie ou une infection ;
- la recluse brune : si elle est généralement présente en Amérique du Sud et aux États-Unis, sa présence a été détectée dans l’est de la France en 2020. Plus particulièrement observée en Meurthe-et-Moselle, elle est à l’origine de plusieurs morsures dans ce département. Elle a notamment entraîné l’hospitalisation, une greffe et de multiples opérations à un habitant dont la morsure a causé une gangrène. Elle est souvent confondue avec l’araignée violoniste, de la même famille.
Hormis l’araignée recluse, les araignées présentent en France sont généralement inoffensives. On retrouve notamment :
- l’araignée-loup, notamment en Corse ;
- la lycose de Narbonne ;
- la ségestrie florentine ;
- la tégénaire.
Pourquoi les araignées mordent-elles ?
Les araignées mordent pour se défendre. En principe, elles n’utilisent leurs crochets que lorsqu’elles se sentent agressées et qu’elles veulent répliquer. Par exemple, si vous mettez votre main derrière une pierre où elle est cachée ou que vous entrez dans un lit où elle est installée. D’une manière générale, lorsqu’elles rencontrent un être humain, elles sont craintives, fuient ou font la morte.
Pourquoi les morsures d’araignées démangent-elles ?
Les démangeaisons sont dues à la salive qu’elles injectent lorsqu’elles mordent. Elle est composée d’enzymes distillées dans leurs crochets. Ce mélange ainsi inoculé par le biais de l’épiderme donne envie de se gratter. Il peut également être à l’origine de réactions allergiques. Initialement, cette salive est utilisée pour paralyser leurs proies.
Une piqûre d’araignée dans son lit, la nuit, est-ce possible ?
Même si elles sont plutôt nocturnes, les araignées ne mordent, comme vu plus tôt, que si elles se sentent en danger. C’est pourquoi, et contrairement à un mythe très répandu, nous ne risquons généralement pas de nous faire mordre durant notre sommeil. Exception faite si nous faisons, sans nous en rendre compte, un geste qu’elles pourraient prendre comme une attaque pendant que nous dormons.
À quoi ressemble une piqûre d’araignée ?
Bien évidemment, tout dépend de l’espèce qui a piquée. Certaines passent complètement inaperçues. Toutefois, les morsures ont un point commun : deux petits trous très proches sont retrouvés sur la peau. Ce sont les traces des crochets qui ont percé la peau.
Un bouton, une cloque, une boursouflure, un gonflement peuvent aussi être présents. Généralement, la zone qui a été mordue montre une rougeur et peut s’accompagner de fièvre, mais surtout de démangeaisons.
La piqûre sera particulièrement à surveiller si elle concerne un bébé ou une zone fragile du corps, telle que l’œil ou la bouche.
Quels sont les symptômes d’une morsure d’araignée ?
Outre ceux évoqués précédemment, de nombreux symptômes peuvent être observés en cas de piqûre d’araignée :
- des réactions de prurit, de démangeaisons modérées ou importantes ;
- l’apparition de ganglions en plus de la fièvre lorsque le venin s’est répandu : on retrouve alors une traînée rouge (appelée lymphangite) vers lesdits ganglions, les plus proches de la piqûre. Ce sont en général les ganglions axillaires ou inguinaux qui sont touchés ;
- des nausées, des vomissements ;
- des sueurs accompagnées ou non d’hyperthermie ;
- des difficultés respiratoires ;
- une hypersialorrhée : augmentation de la production de salive ;
- des vertiges, une sensation de malaise ;
- des gènes musculaires ou raideurs des articulations ;
- une apparition de cloques au niveau de la peau ;
- une nécrose, selon l’espèce d’araignée (recluse brune par exemple) ;
- oédème de Quincke (gonflement des lèvres, des mains, des pieds, de la langue), malaise général en cas d’allergie au venin.
En principe, plus l’araignée est grosse, plus ses chélicères sont grands et plus ils entrent profondément dans la peau. Ainsi, le venin qui pénètre plus loin peut provoquer plus de symptômes.
Un prurit peut aussi être dû au contact avec les poils urticants de certaines espèces.
Évolution, risques : les piqûres d’araignées sont-elles dangereuses ? Quand consulter ?
Évolution de la piqûre d’araignée
La plupart du temps, il n’est pas nécessaire de consulter un médecin. Il suffit de ne pas se gratter, ne pas percer les cloques si elles sont présentes et/ou utiliser une pommade ou des comprimés anti-histaminiques pour lutter contre les démangeaisons. Dans ce dernier cas, n’oubliez pas de demander un avis médical si la piqûre concerne une femme enceinte, allaitante ou un enfant.
Risques des morsures, quand faut-il consulter un médecin ?
Dans certains cas, les morsures de cette vilaine bête peuvent entraîner des risques³. Il devient alors nécessaire de consulter un médecin :
- une infection de la peau : il faut donc vérifier que la peau n’est pas infectée ;
- des œufs qui peuvent être présents sous la peau si l’araignée a pondu dans l’épiderme ;
- une nécrose plus ou moins étendue ;
- une réaction allergique chez certaines personnes (œdème de Quincke) ;
Que faire en cas de piqûre d’araignée ? Comment la soigner et calmer les démangeaisons ?
Les traitements ne sont pas toujours utiles, en particulier s’il n’y a pas de complications. Cependant, les démangeaisons étant désagréables, il est possible d’avoir recours aux bons vieux remèdes de grands-mères, ils sont souvent efficaces :
- commencez par une petite désinfection de la peau ;
- appliquez de la glace sur la zone touchée (pensez à l’envelopper dans un linge propre) ;
- préparez des cataplasmes de bicarbonate de soude permet de soulager rapidement : mélangez 4 cuillères à soupe de bicarbonate de soude, 4 cuillères à café de sel puis la quantité d’eau nécessaire pour obtenir une pâte épaisse. Il est également possible de réaliser des cataplasmes de graines de sésame en les réduisant en poudre et les mélangeant avec un peu d’eau ;
- humidifiez un coton et utilisez-le pour appliquer une petite couche d’argile verte dès que vous venez d’être mordu. Retirez-la avant qu’elle ne sèche ;
- utilisez les vertus antiseptiques du vinaigre blanc : très utile en cuisine, il peut aussi être utilisé en cas de morsure. Il désinfecte, soulage le prurit et évite le gonflement ;
- pensez aux huiles essentielles et à l’homéopathie : lavande, bergamote, rose ou tea tree par exemple. N’hésitez pas à demander conseil à votre pharmacien, médecin ou naturopathe.
Des crèmes, pommades ou roll-on à base de dermocorticoïdes sont disponibles, sans ordonnance médicale. Ces traitements locaux permettent de soulager le prurit et de diminuer l’inflammation locale.
Comment prévenir les morsures d’araignées ?
Les huiles essentielles utilisées de manière curative peuvent aussi être parfaites pour la prévention des morsures d’araignées. En cas de bivouac par exemple, vous pouvez les appliquer sur votre peau, en respectant les précautions d’emploi bien sûr.
D’autres astuces existent :
- disposez des filets anti-moustiques sur vos fenêtres ;
- utilisez des répulsifs en cas de sorties, de pique-nique ;
- secouez vos vêtements et vos chaussures avant de les enfiler ;
- mettez quelques gouttes d’extrait de marron d’inde ou de lavande sur vos entourages de fenêtres et de portes. Les araignées détestent cette odeur et rebroussent chemin ;
- achetez des dispositifs ou prises anti-araignées : ils fonctionnent par ultrasons et repoussent les nuisibles.
FAQ
Combien de temps dure une piqûre d’araignée ?
Généralement, une piqûre d’araignée, et les démangeaisons qui en découlent durent environ 3 ou 4 jours. Une réaction cutanée plus importante (cloque, inflammation, rougeur…) peut durer quelques jours supplémentaires.
Comment différencier une piqûre de moustique d’une piqûre d’araignée ?
Le moustique pique et l’araignée mord. De fait, le moustique laissera un petit trou au niveau de la zone enflammée alors qu’il est possible de distinguer 2 petits trous rougeâtres pour une morsure d’araignée puisqu’elle a 2 crochets. De plus, une petite lisière fine et blanche est généralement visible autour de chaque petit point d’entrée.
Comment extraire le venin d’une piqûre d’araignée ?
Le cataplasme à l’argile verte peut être efficace pour cela. La poudre d’argile verte est souvent utilisée pour absorber l’excès de gras, de sébum présent sur la peau et le cuir chevelu. Là aussi, il permet une absorption, mais du venin. C’est pourquoi il est indispensable de la retirer avant qu’elle ne sèche.
Il est également possible d’utiliser les pompes pour aspirer le venin. Elles doivent être utilisées aussitôt après la morsure. C’est pourquoi il est nécessaire d’en disposer sur soi en cas de sortie ou à la maison. Elles sont très simples à utiliser.
Quelles sont les espèces d’araignées les plus dangereuses ?
Les plus dangereuses sont évidemment les espèces dont le venin est potentiellement mortel : veuve noire ou mygale australienne par exemple. Cependant, les espèces disposant de venins qui peuvent provoquer une infection ou une nécrose des tissus peuvent aussi être redoutables. La recluse brune ou l’araignée-loup chinoise en sont les plus parfaits exemples.
Références / Sources
1. Mechanisms of alpha-latrotoxin action, A. W. Henkel, S. Sankaranarayanan. 1999.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/10382267/
2. Nécrose cutanée par morsure d’araignée : un cas de loxoscélisme cutané, M. Ayad, F.Aitbelkacem, D.Bouharati. 2019.
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0151963819306489
3. Clinical consequences of spider bites: recent advances in our understanding, Geoffrey K. Isbister, Julian White. 2004.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15066408/