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Tout savoir sur l’allergie au pollen
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Bien que bénigne dans la plupart des cas, l’allergie au pollen empoisonne la vie des personnes qui en sont atteintes. Elle entraîne de nombreux symptômes : nez qui gratte, yeux qui démangent, éternuements, respiration difficile…
Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur cette allergie : son origine, ses symptômes, comment traiter les démangeaisons qu’elle engendre…
Qu’est-ce qu’une allergie au pollen ?
Définition de l’allergie au pollen
Cette allergie est un ensemble de symptômes provoqués par une exposition au pollen. Elle est périodique puisque celui-ci est présent lors des périodes de pollinisation des végétaux, au printemps et en été généralement. Cette substance allergène entre dans notre organisme par le biais de notre nez, notre bouche et nos yeux. Ce passage dans notre corps entraîne des irritations, des démangeaisons et des symptômes divers, qui peuvent différer d’une personne à une autre et occasionner des effets plus ou moins graves.
L’allergie au pollen est aussi appelée rhume des foins ou rhinite allergique.
Qu’est-ce que le pollen ?
Il est constitué de protéines et est fabriqué par les organes mâles des plantes. Ce sont ces protéines qui sont allergènes, c’est-à-dire, qui causent des conséquences néfastes à certains organismes. Ses particules sont fines, à peine visibles, mais de tailles différentes d’une espèce à une autre. Le réchauffement climatique et la nécessité de survie de chaque espèce ont obligé les plantes à trouver de nouvelles stratégies. Elles se sont donc adaptées en fabriquant encore plus de pollen, afin d’être certaines qu’une quantité suffisante permettra la pérennisation de l’espèce. Par voie de conséquence, cette forte présence de pollen dans l’air a engendré une hausse conséquente des personnes allergiques. L’OMS (Organisation mondiale de la santé) estime en effet qu’en 2050, une personne sur 2 dans le monde souffrira d’allergie (toutes allergies confondues).
Cette courbe croissante constitue aujourd’hui un enjeu de santé publique. À ce titre, le RNSA (Réseau National de Surveillance Aérobiologique) met depuis quelques années une application gratuite d’alertes polliniques régionales¹ à disposition du public. Ainsi, les personnes qui le souhaitent peuvent en temps réel consulter les niveaux de pollen présents dans l’air dans leur département, et ainsi adapter leurs activités.
De plus, selon l’arrêté du 4 septembre 2020, les distributeurs et les vendeurs d’espèces de végétaux pouvant entraîner une allergie respiratoire sont tenus de donner une information claire et visible aux potentiels acquéreurs.
- le bouleau ;
- le charme ;
- le châtaignier ;
- le cyprès ;
- le genévrier ;
- le saule ;
- le peuplier ;
- le troène ;
- le frêne…
Quels sont les principaux pollens allergisants ?
3 grandes familles de pollens allergisants sont principalement retrouvées.
Le pollen des graminées
Leur période de pollinisation s’entend en général de mars à septembre. Les graminées les plus fréquemment incriminées dans les allergies sont :
- le seigle ;
- l’orge ;
- le blé ;
- l’avoine ;
- la fléole des prés (Phleum pratense) ;
- le pâturin des prés (Poa pratensis) ;
- l’ivraie vivace (Lolium perenne) ;
- la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum) ;
- la fétuque des prés (Festuca pratensis)…
Le pollen des herbacées
Toutes les herbacées n’ont pas le même potentiel allergique. Parmi les plus sensibles :
- l’ambroisie ;
- l’armoise ;
- le pissenlit ;
- l’ortie
- le plantain ;
- la pariétaire…
Le pollen des arbres
Là encore, certains arbres sont plus allergisants que d’autres. Citons par exemple :
- le bouleau ;
- le charme ;
- le châtaignier ;
- le cyprès ;
- le genévrier ;
- le saule ;
- le peuplier ;
- le troène ;
- le frêne…
Toutes ces dates sont données à titre indicatif. Elles peuvent varier en fonction de la région et de l’altitude. En montagne par exemple, les périodes de pollinisation peuvent être légèrement différentes.
Calendrier pollinique
Le pollen des graminées
Selon les plantes et les régions, la saison de pollinisation des graminées s’étend de mars à septembre.
Le pollen des herbacées
- l’oseille : d’avril à juin ;
- le plantain : de mai à août ;
- l’ortie : d’avril à septembre ;
- l’armoise : de juin à octobre…
Le pollen d’arbre
- le charme : avril/mai ;
- le hêtre : avril/mai ;
- l’olivier : mai/juin ;
- le cyprès : mars/avril ;
- le chêne : avril/mai ;
- le bouleau : mars/avril ;
- le châtaignier : juin/juillet…
Toutes ces dates sont données à titre indicatif. Elles peuvent varier en fonction de la région et de l’altitude. En montagne par exemple, les périodes de pollinisation peuvent être légèrement différentes.
Les symptômes de l’allergie au pollen
Les symptômes, leur durée et leur intensité peuvent dépendre des personnes touchées, de la région ainsi que de la météo. Cependant, certains sont plus fréquemment retrouvés :
- la rhinite allergique : Elle diffère de la rhinite rencontrée dans d’autres pathologies hivernales. Ici, elle est entièrement due à la présence de pollens allergisants présents dans l’air. Les symptômes sont des démangeaisons du nez, un écoulement nasal, un nez bouché, la gorge qui gratte, des démangeaisons du palais ou encore des oreilles. Ces prurits donnent lieu à des épisodes de toux et d’éternuements ;
- l’asthme : il est consécutif à la rhinite allergique. Il donne lieu à des épisodes de toux, d’essoufflement ou de sifflements ;
- les larmoiements et les démangeaisons au niveau des yeux ;
- la conjonctivite allergique.
Comment savoir si vous êtes allergique au pollen ?
Le diagnostic d’allergie au pollen résulte du croisement de plusieurs résultats.
Examen clinique
Pour cela, une consultation chez un médecin, de préférence un médecin allergologue, est nécessaire. Il vous posera différentes questions sur les signes cliniques que vous présentez, vos antécédents, votre mode et lieu de vie…
Examens sanguins, examens cutanés
En complément de l’examen clinique, votre spécialiste pourra vous prescrire des tests sanguins et/ou cutanés.
Pourquoi faire des tests d’allergie ?
Cette batterie de tests permet d’infirmer ou de confirmer le diagnostic d’allergie, de définir les substances allergisantes en cause, de traiter les symptômes et de proposer une désensibilisation si nécessaire.
Quels sont les facteurs de risque et les facteurs aggravants de l’allergie au pollen ?
Les facteurs de risque
Ils sont de plusieurs natures :
- le terrain personnel : le sujet peut être prédisposé à développer une réponse importante aux allergènes. Il possède ce que l’on appelle un terrain atopique ;
- le risque héréditaire : les antécédents familiaux sont importants. Si aucun des 2 parents n’est allergique, alors le risque pour le sujet est de 5 à 15 %. Si un des 2 parents est allergique, ce risque est de 20 à 40 % et si les 2 parents sont allergiques, il peut alors atteindre 60 % des cas. Enfin, si les 2 parents souffrent de la même pathologie allergique, le risque que le sujet soit lui aussi atteint d’allergie est de 80 % ! ;
- l’environnement : la pollution, le tabagisme actif ou passif, le mode de vie et les habitudes alimentaires sont eux aussi des facteurs de risque ;
- le facteur hygiénique : sous ce terme étrange se cache en fait une hypothèse scientifique. Selon celle-ci, le risque d’allergie serait plus important chez les personnes ayant été particulièrement protégées durant leur enfance. Le fait d’avoir été peu exposé à des agents pathogènes extérieurs pourrait pousser le système immunitaire contre son hôte et favoriser ainsi les réactions allergiques. Ceci n’est à l’heure actuelle qu’une hypothèse.
Les facteurs aggravants
Parmi les facteurs aggravants, la pollution atmosphérique est pointée du doigt. Si elle n’explique pas à elle seule l’apparition de symptômes respiratoires, elle aggrave ceux dus à l’allergie pollinique.
Les allergies croisées sont elles aussi aggravantes. Par exemple, si vous réagissez au pollen du bouleau et que vous mangez dans un même temps des pommes, des poires ou des fruits à noyau, vous pouvez aggraver les symptômes. Pourquoi ? Tout simplement parce que les protéines de ces fruits et du pollen se ressemblent.
Selon une étude suédoise de 2005² et parue dans la revue Respiratory Medicine, la prise d’alcool accentuerait les rhinites et les risques de crise d’asthme. Il en va de même pour le stress.
Dernier facteur aggravant, mais non des moindres : la météo. Le pollen est principalement transporté par le vent. De fait, lors de météo venteuse, il peut être transporté à des kilomètres. Certains pensent à tort que la pluie et l’orage font tomber les pollens à terre et les neutralisent. C’est faux malheureusement. En effet, le pollen projeté sur le sol se fractionne en plus petites particules. Ces dernières peuvent alors pénétrer plus profondément dans les bronches.
Traitement : que faire en cas d’allergie au pollen ?
Les traitements et remèdes naturels
Selon les cas et les manifestations allergiques, votre médecin peut vous prescrire différents traitements ou médicaments.
- les antihistaminiques : ils sont notamment prescrits lors de rhinite allergique et de conjonctivite allergique. Sous forme de sprays nasaux, de collyres ou de comprimés, ils visent à diminuer les allergies et les démangeaisons au niveau du nez, de la gorge et des yeux (trouvables sans ordonnance) ;
- les corticoïdes : ils sont généralement utilisés lorsque l’asthme s’est installé ;
- les bronchodilatateurs : ils apaisent les symptômes pulmonaires ;
- l’aromathérapie : les huiles essentielles telles que la camomille ou l’estragon peuvent être de bonnes alliées ;
- l'homéopathie : peut également aider à soulager et prévenir les futures allergies au pollen ;
- les lavages de nez ;
- le traitement d’une éventuelle urticaire qui gratte ;
- l’éviction des allergènes ;
- la détente : le stress étant un facteur aggravant, n’hésitez pas à méditer, à apprendre des techniques de relaxation ou à pratiquer le yoga par exemple ;
- la désensibilisation pour les cas récurrents ;
- l’adrénaline par voie injectable est le traitement d’urgence réservé exclusivement au choc anaphylactique.
Les gestes simples
S’ils ne remplacent pas les traitements que peut vous prescrire votre médecin, quelques gestes simples peuvent limiter les réactions allergiques. Pensez par exemple :
- à aérer votre intérieur 15 minutes par jour ;
- à faire le grand ménage de printemps ;
- à aérer votre linge de lit ;
- à préférer la climatisation aux fenêtres ouvertes toute la journée lors des périodes de pollinisation ;
- à vous détendre ;
- à vous laver les cheveux chaque soir afin de les débarrasser du pollen ;
- à changer vos taies d’oreillers plus souvent ;
- à limiter vos activités en extérieur durant les périodes de pollinisation ;
- à ne pas faire sécher votre linge en extérieur, car le pollen risque de s’y accrocher ;
- à porter des lunettes de soleil afin d’éviter les démangeaisons oculaires ;
- à éviter les facteurs aggravants cités plus haut ;
- à éviter les fruits et légumes à risque d’allergies croisées.
Calmer les démangeaisons liées à une allergie au pollen
L’allergie au pollen peut entraîner une peau qui gratte, des yeux et une gorge qui démangent. Pour les éviter ou les circonscrire, il est indispensable de respecter le traitement donné par votre médecin.
Il existe également quelques astuces. Faites des lavages des yeux et du nez avec du sérum physiologique. Pour la gorge qui peut gratter, pensez aux tisanes agrémentées de miel.
Les démangeaisons sont des symptômes très désagréables. Même si elles ne sont pas un signe de gravité, il convient de les traiter. Rien n’est plus désagréable que les quintes de toux liées à des démangeaisons de la gorge ou un nez qui démange et qui occasionnent des éternuements incessants.
Que faire en cas d’allergie au pollen récurrente ?
Si les traitements prescrits ponctuellement par votre médecin ne suffisent plus et que les allergies reviennent chaque année, alors vous souffrez de ce que l’on appelle une allergie récurrente au pollen.
Dans ce cas précis, votre allergologue peut vous prescrire une désensibilisation.
Désormais, elle ne se pratique plus uniquement en cabinet, mais peut être suivie depuis votre domicile, à l’aide de comprimés ou de gouttes, par voie sublinguale.
Une fois cette désensibilisation terminée, son effet peut perdurer durant plusieurs années.
FAQ
Peut-on devenir allergique au pollen du jour au lendemain ?
Malheureusement, la réponse est oui. Ne pas souffrir d’allergie pollinique à 20 ans ou 30 ans ne signifie pas que vous ne serez jamais allergique. Vous l’avez vu, il existe un terrain allergique et familial. La pollution et l’environnement restent des facteurs prépondérants. La pollution atmosphérique rend les tissus pulmonaires plus fragiles.
Combien de temps dure l’allergie au pollen ?
Les symptômes peuvent persister durant toute la saison pollinique. Si vous êtes sensible à plusieurs pollens, les phases peuvent alors se succéder en fonction de la date de pollinisation. La désensibilisation peut permettre de ne pas souffrir de symptômes tels que les démangeaisons, les rhinites durant quelques années. Cependant, l’allergie au pollen pourra revenir ensuite.
Les allergies pouvant donner des symptomes similaires
Références / Sources
1. Calendriers polliniques régionnaux. 2022.
https://www.stallergenesgreer.fr/calendriers-polliniques-regionaux
2. Alcohol-induced upper airway symptoms: prevalence and co-morbidity. Ulf Nihlen, Lennart J Greiff, Per Nyberg, Carl G A Persson, Morgan Andersson. 2005.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15878494/