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Conjonctivite traitement
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Le traitement de la conjonctivite dépend en grande partie de sa forme. Virale, bactérienne, allergique ? Elle garde malgré tout une base commune : le nettoyage minutieux des yeux.
Présentation de la conduite à tenir face à une conjonctivite, ainsi que les solutions naturelles ou médicamenteuses les plus adaptées.
Nettoyage de l’oeil avec une conjonctivite : comment s’y prendre ?
Un bon nettoyage de l’œil est la base de tout traitement d’une conjonctivite. Certaines formes peuvent même se suffire de cette étape pour guérir.
Elle est primordiale et il ne faut pas la négliger !
Toutes les étapes et les solutions adaptées au lavage oculaire sont développées, dans un article spécialement consacré à cette question.
Conjonctivite bactérienne : quel traitement favoriser ?
Cette forme de conjonctivite est due à une infection bactérienne, mais le traitement antibiotique n’est pas systématique.
Face à une conjonctivite bactérienne, le traitement de base reste le nettoyage et la désinfection de l’œil.
Il est préférable d’utiliser 2 collyres : l’un pour le lavage oculaire, l’autre pour l’antisepsie, en suivant les recommandations d’usage expliquées précédemment.
Dans les formes sévères ou chez certaines personnes plus fragiles, le recours au traitement antibiotique s’impose.
Dans tous les cas, le diagnostic et le traitement adéquat doivent être décidés par un médecin.
Conjonctivites bactériennes nécessitant un traitement antibiotique
Populations à risque
Traiter chaque conjonctivite bactérienne, ou supposée bactérienne, par un traitement antibiotique n’est pas souhaitable, voire dangereux, les germes devenant de plus en plus résistants et nos solutions thérapeutiques inefficaces.
Mais certaines personnes sont plus sensibles de par leur âge ou pathologies associées. Pour elles, le risque d’une surinfection ou de complication est supérieur à celui d’un traitement superflu.
Il est donc quasi systématique chez une personne :
- Nouveau-né et bébé
- Diabétique
- Immunodéprimé
- Ayant subi une intervention chirurgicale de l’oeil
- Avec de graves troubles oculaires antérieurs
Signes d’alerte
Certains signes peuvent conduire à la mise sous antibiotique par le médecin :
- Photophobie
- Sécrétions purulentes très importantes
- Signes d’infections très marqués (œdème de paupière, rougeur, douleur…)
- Absence d’amélioration après 2-3 jours de désinfection oculaire
Formes de traitement antibiotique
Lorsque le traitement antibiotique s’impose, il est presque systématiquement administré sous forme locale soit par un collyre soit par une pommade oculaire.
Ces deux modes d’administration ont une efficacité similaire (la même molécule existant fréquemment dans les deux formes). Cependant, la pommade oculaire est plus simple à administrer chez les bébés et les enfants, et reste plus longtemps en place.
Les antibiotiques les plus couramment utilisés sont l’Azithromycine, la Rifamycine et l’Acide fusidique. Cette liste n’est pas exhaustive. Seul un médecin peut décider du traitement le plus adapté.
Certains collyres ont une action antibactérienne et anti-inflammatoire (Tobradex®, Sterdex®…). Ils doivent être prescrits par un ophtalmologue après examen des yeux. Ils sont formellement contre-indiqués dans certains cas de conjonctivites (dont les formes virales) en raison des complications qu’ils peuvent provoquer.
Enfin, les conjonctivites à chlamydia ou gonococciques (sexuellement transmissibles) font l’objet d’une prise en charge spécifique.
La conjonctivite à chlamydia est habituellement traitée avec un antibiotique per os (par la bouche) associé à un collyre antibiotique.
La conjonctivite gonococcique est, quant à elle, soignée par une injection de Ceftriaxone associée à l’Azithromycine per os (par la bouche).
Conjonctivite virale : faut-il un traitement ?
Habituellement, la conjonctivite virale évolue favorablement et spontanément en moins de 15 jours.
Pour améliorer sa guérison et éviter une surinfection, seuls des lavages oculaires et une antisepsie sont recommandés.
Plus que les yeux, c’est la pathologie souvent associée qui doit être traitée (en particulier : lavage et désinfection du nez en cas de rhume).
En cas de photophobie intense ou de trouble de la vision, une consultation avec un ophtalmologue s’impose :
- Kératite herpétique : traitement antiviral impératif
- Sans kératite herpétique (contre-indication formelle) : des corticoïdes locaux peuvent soulager les symptômes les plus invalidants
Collyre antihistaminique : la solution pour traiter la forme allergique ?
Le traitement de la conjonctivite allergique repose d’abord sur la suppression du contact avec l’allergène.
Si cette simple éviction n’est pas suffisante, le recours aux antihistaminiques peut devenir nécessaire.
Mesures d’hygiène
Suppression des allergènes
Une grande partie des allergènes sont aéroportés. Ils entrent en contact avec les yeux par le biais de l’air ou des mains.
Le lavage oculaire permet de retirer les allergènes présents dans l’œil.
De la même manière, un lavage des mains rigoureux est nécessaire pour retirer tous les allergènes qu’elles peuvent transporter.
Enfin, un nettoyage de l’environnement de vie et de travail peut s’avérer nécessaire ou tout du moins bénéfique (literie pour les acariens, poussière dans son bureau…).
Protection des yeux
Lorsque l’allergène est dans l’air, il est bien compliqué de s’en protéger totalement. Le port de lunettes de soleil ou d’une casquette peut limiter l’exposition et préserver partiellement les yeux.
Solutions médicamenteuses
Lavage oculaire
Comme pour toutes les formes de conjonctivites, le traitement commence par un lavage et une désinfection des yeux.
Dans les formes simples, cette étape peut être suffisante.
Outre les solutions données dans l’article consacré au lavage oculaire les larmes artificielles sont utiles en cas de conjonctivite allergique. Elles aident à lutter contre les allergènes en nettoyant la surface oculaire.
Antihistaminiques
Ce traitement a pour but de lutter directement contre la réaction allergique.
Il peut être :
- Local : directement dans les yeux par le biais d’un collyre ou d’une pommade ophtalmique antihistaminique. Certains sont accessibles sans ordonnance (ex : Allergodil®, opticron®, cromedil®…)
- Systémique : par voie orale (ex : Cétirizine®, Hydroxyzine®, Fexofénadine®). Ce mode de traitement est associé à la voie locale en cas de rhinite allergique par exemple.
Des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent être utilisés en complément (ex : Ketorolac trometamol®).
Certains cas de conjonctivites allergiques nécessitent la prise de corticoïdes locaux (Kératoconjonctivite atopique). Cette prescription ne peut être faite que par un ophtalmologiste, après examen médical.
Conjonctivite du bébé : comment la soigner ?
Traitement de la conjonctivite du nouveau-né
La conjonctivite du nouveau-né est principalement due à des germes sexuellement transmissibles, qui infectent le bébé au moment de sa naissance.
En cas de doute sur une infection à Chlamydia, un collyre antibiotique est administré au nouveau-né de manière préventive.
Une infection par le virus Herpes Simplex nécessitera une surveillance accrue du nouveau-né (éventuellement à l’hôpital) et l’administration d’un antiviral (Acyclovir®).
Traitement de la conjonctivite du bébé
La conjonctivite du bébé est en très grande majorité d’origine bactérienne. Elle fait donc l’objet du même traitement que celles affectant les adultes, mais avec un recours quasi systématique au traitement antibiotique local.
Malgré une amélioration rapide des symptômes, il est très important de respecter la durée de prescription pour éradiquer totalement l’infection et éviter de créer des résistances aux germes.
Si l’origine est virale (souvent associée à une atteinte ORL : rhume, angine, otite…), le lavage et la désinfection des yeux sont suffisants pour la conjonctivite. Mais la pathologie concomitante doit être soignée. En cas de rhume, le lavage du nez est tout aussi important que celui des yeux.
Si l’origine est allergique, le recours à un collyre antihistaminique, parfois associé à un antihistaminique oral, peut être décidé par le médecin.
Comment administrer un collyre à un bébé ?
Maintenir les yeux d’un bébé ouvert n’est pas chose aisée.
Nous l’avons déjà évoqué dans l’article consacré au lavage oculaire, mais il existe quelques astuces pour y parvenir :
- Focaliser le regard de bébé sur un objet placé au-dessus de lui (oeil qui regarde vers le haut) ou sur son côté (oeil qui regarde vers le coin extérieur) sans tourner la tête.
- Ouvrir délicatement l’oeil entre deux doigts (pouce et index) le temps d’administrer le collyre (sans que le flacon ne touche l’oeil ou les cils)
- Utiliser une compresse imbibée de collyre pour le lavage et la désinfection de l’oeil (malheureusement cette solution n’est pas transposable pour le collyre antibiotique qui est administré goutte par goutte)
- Préférer, dans la mesure du possible, la pommade ophtalmique aux collyres. Elle est plus simple à administrer au bébé et reste plus longtemps dans l'œil.
Avant et après toute manipulation des yeux du bébé, il est essentiel de bien se laver les mains.
Les bienfaits du lait maternel
Le lait maternel a des vertus antiseptiques prouvées. Chez un bébé allaité, il est possible d’utiliser ce lait pour soulager ses yeux.
À chaque tétée (plusieurs fois par jour), mettre quelques gouttes de lait maternel sur l’œil infecté.
Cette solution naturelle ne remplace pas un traitement antibiotique s’il est nécessaire, mais peut venir en complément du lavage oculaire.
Quels sont les remèdes naturels pour soigner une conjonctivite ?
Les remèdes de grand-mère sont nombreux pour soigner une conjonctivite. Tant que les symptômes sont légers, ils sont même un atout précieux.
Cependant, les yeux restent une zone fragile du corps humain et certaines altérations peuvent avoir de lourdes conséquences. Au-delà de quelques jours, si la conjonctivite ne s’améliore pas ou empire, une consultation médicale s’impose.
Tour d’horizon des solutions naturelles, adaptées ou non, à la conjonctivite.
Plantes qui soulagent une conjonctivite
Utilisées en cataplasme, en décoction ou en hydrolat, de nombreuses plantes ont des vertus apaisantes pour soigner une conjonctivite.
- Bleuet : Propriétés anti-inflammatoires, antiallergiques, antioxydantes et astringentes.
- Camomille : Propriété anti-inflammatoire et apaisante. Soulage démangeaisons, sensations de brûlure et œdème des paupières.
- L’hydrolat de camomille : très doux et particulièrement adapté au lavage oculaire des yeux des bébés.
- Plantain : Action anti-inflammatoire et antibactérienne. Adaptée aux conjonctivites allergiques.
- Desmodium : Action d’inhibiteur de l’histamine (elle freine sa libération). Soulage les conjonctivites allergiques.
- Euphraise : Également appelée « casse-lunette ». Propriétés apaisantes, antibactériennes et anti-inflammatoires. Action protectrice sur la rétine.
- Aloe Vera : Son action anti-inflammatoire aide à diminuer l’œdème de la paupière. Mais l’Aloe Vera ne doit pas être utilisé dans l'œil, uniquement autour.
- Pomme de terre : Action antibactérienne.
- Citron : Propriété antiseptique. S’utilise très dilué. Pur, il aurait un effet irritant sur l'œil en raison de son acidité.
- Concombre : Effet calmant. Apaise les démangeaisons.
Autres remèdes miracles et trucs de grand-mère pour lutter contre la conjonctivite
- Eau froide : Tout simplement ! Soulage la sensation de brûlure et de démangeaison.
- Lait maternel : propriétés antiseptiques précieuses pour les yeux du bébé
- Miel : Propriétés antiseptiques, antibactériennes et antivirales.
- Thé vert : Action anti-inflammatoire. Soulage les rougeurs de l'œil et l’œdème de la paupière.
- Vinaigre de cidre : Propriétés antibactériennes et antivirales. Calme les irritations de l'œil et réduit l’infection.
- Bicarbonate de soude : Propriété antibactérienne. Aide au lavage oculaire et réduit l’inflammation. L'œil doit être rincé après application.
Huiles essentielles : à éviter !
L’usage des huiles essentielles est contre-indiqué dans les yeux.
Le Tea tree, tellement plébiscité pour son action antibactérienne, antivirale et apaisante face aux démangeaisons, est particulièrement irritante pour les yeux.
À moins d’avoir recours à un professionnel, toute automédication est déconseillée.
Homéopathie et conjonctivite : Est-ce efficace ?
Dans les formes simples de conjonctivite, l’homéopathie est une solution thérapeutique intéressante et efficace.
Par contre, il faut trouver le traitement adapté à sa forme de conjonctivite :
- Rougeur oculaire : Euphrasia offiinalis en début d’inflammation, puis Belladona
- Larmoiement : Alium cepa s’il n’y a pas d’irritation associée, Euphrasia en cas d’irritation
- Écoulement purulent : Mercurius solubilis, Pulsatilla pour les yeux collés au réveil
- Conjonctivite allergique : Poumon histamine ou Arsenicum album (en cas de rhinite allergique)
Pour un traitement adéquat, le recours à un médecin homéopathe est préférable.
Si les symptômes persistent après quelques jours, il faudra reconsulter.
FAQ
Otite-conjonctivite à Haemophilus, quel traitement ?
Haemophilus influenzae est l’une des bactéries les plus fréquemment responsables d’otite moyenne aiguë (OMA) chez les enfants (30 à 40% des OMA¹).
Dans sa forme grave (Haemophilus influenzae de type B), elle peut entraîner des infections graves voire mortelles (dont la méningite). Les enfants de moins de 5 ans sont les plus à risque.
Certaines otites à Haemophilus peuvent se compliquer d’une conjonctivite. L’association otite-conjonctivite est d’ailleurs un critère diagnostic qui plaide en faveur d’une infection à Haemophilus influenzae.
Le traitement sera global avec un antibiotique per os de type Amoxicilline-Acide clavulanique.
Pourquoi la conjonctivite ne guérit pas ?
Une conjonctivite qui ne guérit pas peut avoir plusieurs causes.
- Si la cause est infectieuse : l’avis d’un ophtalmologue peut devenir nécessaire pour éliminer toute complication.
- Si la cause est allergique : peut-être est-ce le signe d’une conjonctivite perannuelle ? Ou d’une allergie mal contrôlée ?
Dans tous les cas, une conjonctivite qui perdure après 4-5 jours de traitement antibiotique ou au-delà de 2 semaines doit faire l’objet d’un nouvel avis médical.
Est-ce que le sérum physiologique est bon pour les yeux ?
Le sérum physiologique est composé de chlorure de sodium (sel) et d’eau stérile. Cette solution est très proche de la composition des larmes naturelles. Il est parfaitement toléré par le corps humain, aussi bien dans les yeux, que le nez ou les oreilles.
Il est adapté à tout âge, du nourrisson à l’adulte.
Quelle est la différence entre le sérum physiologique et le Dacryoserum ?
Le Dacryosérum® est un médicament composé de Borax et Acide borique (tout comme ses équivalents génériques : Dacryum®, Dacudose®, Steridose® ou Borax/Acide borique®).
À la différence du sérum physiologique, solution neutre très proche des larmes, le Dacryosérum® a des propriétés antiseptiques et légèrement astringentes. Il est donc souvent plébiscité pour assurer le lavage oculaire d’un œil infecté.
Mais les deux options (sérum physiologique et Dacryosérum®) sont efficaces.
Peut-on utiliser de la vitamine B12 dans le cadre du traitement d’une conjonctivite ?
La vitamine B12 en collyre est utilisée pour favoriser la cicatrisation de la cornée, après un traumatisme, une chirurgie de l’œil, une kératite ou un ulcère cornéen par exemple.
La conjonctivite ne fait pas partie de ses recommandations d’usage. Bien que disponible sans ordonnance, il est préférable de choisir une autre solution thérapeutique et attendre l’avis de son médecin.
Si elle est déjà prescrite pour un problème antérieur de l’œil, le traitement ne doit pas être interrompu. Mais la conjonctivite représente une complication qui nécessite un nouvel avis médical.
Une sensation de gêne persiste après le traitement, est-ce normal ?
Lorsque la conjonctivite est guérie, la gêne dans l’œil doit s’estomper. Mais cette règle trouve quelques exceptions.
Certaines formes de conjonctivites ne guérissent jamais réellement et provoquent une gêne récurrente. C’est le cas de la conjonctivite allergique perannuelle par exemple.
Dans le cas d’une conjonctivite infectieuse (virale ou bactérienne), cette sensation de gène qui persiste n’est pas normale. Qu’elle soit seule, ou associée à des douleurs et/ou une sensibilité accrue à la lumière, elle mérite une consultation médicale. Le recours à un ophtalmologue sera sans doute nécessaire pour écarter le risque d’une kératite (inflammation de la cornée).
Références / Sources
Références / Sources
1. Otites infectieuses de l’adulte et de l’enfant, Dr Jean-Michel Polonovski. 2018.
https://www.larevuedupraticien.fr/article/otites-infectieuses-de-ladulte-et-de-lenfant