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Les poux de cils
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Même si ce n’est pas fréquent, les poux pubiens peuvent décider d’élire domicile dans les cils. Il faut savoir que cela existe. Comme pour les poux de tête ou les poux de pubis, les démangeaisons qu’ils occasionnent peuvent être insupportables. Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur ce phénomène peu connu.
Les poux de cils : c’est quoi ?
Au départ, ce sont en fait des poux de pubis. Lorsque ces derniers ne sont pas traités, ils peuvent alors envahir le torse, la barbe, les moustaches, les cils et les sourcils. Ce ne sont pas des poux de tête tombés sur les paupières.
Mais, comme les poux de tête, ils se nourrissent du sang de leur hôte, pondent des lentes et vivent accrochés, ici aux cils donc, grâce à des pinces puissantes. Les femelles adultes peuvent pondre jusqu’à 10 œufs par jour lorsqu’elles sont situées dans les cils. Ces œufs sont appelés les lentes, là encore comme les poux de tête.
Leur nom latin est pediculosis pubis. Ils mesurent environ 2 mm.
Symptômes : comment savoir si l’on a des poux de cils ?
Les symptômes
Comme pour de nombreux parasites, et tous les poux en particulier, ce sont généralement les démangeaisons qui alertent de leur présence. Les piqûres de poux entraînent des prurits incontrôlables. Ils sont dus au fait que le pou de cil injecte sa salive sous la peau avant de sucer le sang. Cette salive entraîne une réaction d’hypersensibilité de l’organisme qui réagit comme lors d’une allergie.
Il est aussi possible de retrouver les points rouges que causent les piqûres.
En plus de démanger, les paupières sont lourdes, rouges et peuvent même présenter un gonflement parfois important.
Un examen à l’œil nu peut également retrouver la présence des poux. Même s’ils sont petits, les cils sont moins abondants que les cheveux et le parasite est alors plus facilement visible.
Si l’individu présente déjà des poux au niveau du pubis et/ou des aisselles, le diagnostic est plus aisé.
Confirmation de l’envahissement par les poux de cils
En cas de doute, il est préférable de consulter un médecin, voire un ophtalmologue.
Cause de contamination : comment attrape-t-on des poux de cils ?
Les poux de cils étant en fait des poux pubiens, les modes de contamination sont donc les mêmes que pour ces derniers, à savoir :
- la voie directe : les rapports sexuels en particulier permettent de transmettre les poux de pubis (aussi appelés morpions). Les morpions, ou poux de cils dans le cas qui nous intéresse aujourd’hui, font en effet partie des IST (infections sexuellement transmissibles). Il est également possible de transférer les poux du pubis aux cils après une séance de grattage : les petites bêtes se logent sous les ongles pendant le grattage pour ensuite venir se déposer sur les cils si l’individu touche ses yeux ;
- la voie indirecte : elle est moins fréquente, mais cependant possible. Les parasites pouvant survivre durant 24 heures hors de son hôte, ils peuvent rester fixés sur du linge de lit, des vêtements, des serviettes… Il faut aussi noter la possibilité de transmission du parasite lors d’une pose d’extension de cils.
Ces poux sont extrêmement contagieux. Il convient donc d’être prudent.
Quel traitement contre les poux de cils ?
Compte tenu de la localisation des poux, tous les traitements ne peuvent pas être envisagés. En effet, l’œil est un organe fragile.
Traitement manuel
Les poux et les lentes peuvent être retirés à la pince à épiler. Mais attention ! C’est à un ophtalmologue qu’il convient de faire cette opération. Il pourra lors d’une consultation les retirer manuellement. Le faire soi-même est très délicat, car le parasite et ses œufs sont fermement accrochés aux cils, grâce à une substance gluante. Le risque de se blesser l’œil est présent. De plus, il est aussi possible d’arracher le cil en même temps que de retirer le pou.
La pommade ophtalmique
Là encore, seul un médecin ophtalmologue peut la prescrire. Cette pommade ophtalmique est la seule qu’il est nécessaire d’appliquer sur les cils. Il ne faut en aucun cas utiliser les traitements prescrits pour les autres parties du corps. Ils ne sont pas adaptés à la zone ophtalmique et pourraient causer des dégâts.
La pommade doit être appliquée matin et soir durant 3 semaines. Le procédé de ce traitement est l’asphyxie par la privation d’oxygène des poux. La pommade ophtalmique est généralement à base d’oxyde de mercure. Certaines ne sont pas remboursées : pensez à demander à votre médecin si besoin.
Le traitement du linge
Pour éviter une réinfestation, il est nécessaire de traiter tout le linge de lit, le linge de toilette ainsi que les vêtements. Eh oui, les poux peuvent survivre en dehors de leurs hôtes. Pour cela, passer le linge en machine, à 60° au moins et dans le sèche-linge. La forte chaleur de ce dernier peut terminer le processus enclenché par le lavage à la machine à laver. Le fer à repasser peut éventuellement être un bon ajout.
Le traitement des proches
Il faut également penser aux proches et aux partenaires sexuels. Pour en finir avec les parasites, tout l’entourage doit se traiter.
Le traitement des accessoires à maquillage
En cas de confirmation de la présence de ces vilaines bestioles, il est impératif de désinfecter ses accessoires à maquillage, car elles ont pu s’y loger. Une désinfection des brosses à mascara, des pinceaux à poudre, des éponges à fond de teint et autres est alors nécessaire.
La piste de la fluorescéine
Une découverte accidentelle a montré une efficacité de la fluorescéine sur les poux de tête. Il s’est avéré que cette substance, au dosage de 20 %, est également redoutable sur la phthiriasis palebrarum (1), terme médical pour parler des poux de cils.
Les poux meurent instantanément et la fluorescéine n’est ni irritante ni toxique.
Comment enlever des poux de cils ?
Nous l’avons vu, les poux peuvent être retirés manuellement, à la pince à épiler et par un professionnel ou grâce à un traitement ophtalmique spécifique et approprié.
Contrairement à leur localisation au niveau du pubis, il n’est pas recommandé de se couper les cils. Là encore, les risques de toucher l’œil sont trop importants. De plus, le fait de ne plus avoir de cils peut entraîner une atteinte à son image : la vision de soi est différente lorsque nous n’avons plus de cils. Cela peut être un véritable traumatisme.
Seule exception : si les poux sont dus à une pose d’extension de cils, il peut alors être nécessaire de retirer les extensions qui ont été posées.
Y a-t-il un risque de complication avec les poux de cils ?
Le risque principal, outre les démangeaisons, est la blépharite, c’est-à-dire l’inflammation des paupières. Elle est due aux piqûres du pou et à la réaction qu’elles engendrent sur notre organisme.
Le prurit, qui conduit généralement au grattage, peut engendrer des infections, surtout si les mains ne sont pas propres. Une chute des cils est également possible : c’est ce que l’on appelle une pelade.
Existe-t-il un lien entre les poux de cils et les extensions de cils ?
Oui, le lien a été fait entre la pratique d’extension de cils et la présence de poux.
Pour l’éviter, il convient d’évaluer strictement l’hygiène du salon d’esthétique qui doit procéder à la pose. La propreté de l’institut doit être irréprochable. Dans le cas contraire, il faut absolument passer son chemin.
Des conditions d’hygiène dégradées peuvent être à l’origine de poux dans les extensions. De plus, les cils étant plus fournis, la prolifération sera d’autant plus grande.
FAQ
Peut-on avoir des poux de cils sans avoir eu de rapport sexuel ?
Oui, c’est possible. Par exemple en partageant la serviette d’une amie porteuse de poux, par le prêt de ses accessoires de maquillage ou la pose d’extensions de cils contaminés.
Comment être certains que ce que je vois est bien un pou de cil ?
Les poux de cils ressemblent à de petits crabes. Ils sont dotés de pinces et sont généralement brun translucide. Ils se nichent à la racine du cil, au contact de la paupière. En cas de doute, n’hésitez pas à consulter un médecin.
Dois-je renoncer à me faire poser des extensions de cils ?
Absolument pas ! La pose d’extension n’est pas forcément synonyme de pou. Pour être rassurée, choisissez des instituts qui ont bonne réputation et qui pratiquent une hygiène rigoureuse. À l’inverse, fuyez les poses d’extension à des prix extrêmement bas et effectuées parfois dans le local douteux d’une personne se revendiquant esthéticienne. Ces pratiques existent, soyez attentifs.
Puis-je utiliser ce qu’il reste dans la bouteille d’antipoux utilisée pour traiter les poux de tête de mon enfant ?
Non ! Cette lotion n’est adaptée ni au pou de cil ni à la zone ophtalmique. Prenez conseil auprès de votre médecin.
Références / Sources
1. A new treatment of pthiriasis palpebrarum., Annals of Ophthalmology. 1982.
https://europepmc.org/article/med/7114672