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Guide complet sur les piqûres de méduse
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Si nous attendons généralement l’été avec impatience pour retrouver les bords de mer, il faut parfois également compter avec la présence des méduses. Leurs piqûres et les sensations de brûlure qu’elles engendrent peuvent devenir un véritable cauchemar.
Les idées reçues autour de ces cnidaires sont nombreuses. Qui n’a jamais entendu dire par exemple qu’il fallait uriner sur les piqûres ? Mythe ou réalité ?
Comment la méduse pique-t-elle ? Pourquoi ?
Comment les méduses piquent-elles ?
Tout d’abord, le mot piqûre, même s’il est largement utilisé dans le langage courant, est assez impropre au cas de la méduse. En effet, contrairement au moustique par exemple, elle ne pique pas au sens littéral du terme à savoir en enfonçant un aiguillon dans la peau.
Pour comprendre comment elles peuvent piquer, il est nécessaire de connaître la constitution de ces spectaculaires créatures marines. Son corps se répartit ainsi :
- une ombrelle : c’est la substance gélatineuse appelée mésoglée qui constitue la partie principale de la méduse. C’est dans cette base que sont situés les organes digestifs. C’est en quelque sorte sa tête et son ventre ;
- les tentacules, qui lui permettent de remonter vers la surface et se mouvoir ;
- les filaments.
Ce sont les filaments qui provoquent les brûlures. Ils contiennent des nématocystes en forme de capsules qui contiennent du venin. Chaque filament contient de minuscules crochets qui, une fois en contact avec un intrus, s’agrippent et libèrent le poison. Ces petits crochets se fixent dans la chair de la proie, l’immobilisent et facilitent la pénétration du venin. Ce dernier vise à paralyser l’adversaire le temps que la méduse puisse le manger.
Les filaments portent ce que l’on appelle des cnidocils : ils permettent de déclencher tout le processus d’attaque dès qu’ils effleurent un corps étranger (l’être humain lors de ses baignades par exemple).
Pourquoi les méduses piquent-elles ?
Les méduses piquent pour se défendre et pour manger. Ce sont les cnidocils qui agissent spontanément lors d’un contact, même si l’Homme ne constitue évidemment pas un repas pour la méduse. Elle le considère simplement comme un danger et se défend alors grâce à son venin.
Quels sont les symptômes d’une piqûre de méduse ?
Les symptômes sont différents selon l’espèce de méduse incriminée. Il existe plus de 1 000 espèces de méduses, mais quelques-unes seulement sont présentes en métropole :
- l’Aequorea victoria ou méduse aequorée. Elle est constituée d’une multitude de filaments longs et fins. Une fois échouée sur le sable, elle ressemble à une tranche d’ananas, ce qui la rend simple à reconnaître. Totalement inoffensive, on la retrouve principalement dans l’océan Atlantique et dans la mer Méditerranée ;
- la méduse pélagique (ou Pelugia noctiluca) : très présente dans la mer Méditerranée, elle est reconnaissable à ses superbes couleurs rose, orange et violette. Cependant, sa beauté est comparable à sa virulence : c’est la plus urticante de toutes les méduses présentes sur le territoire ;
- l’Aurelia aurita est répandue sur la côte atlantique. À travers son ombrelle, il est possible de voir apparaître ses organes reproducteurs qui forment un trèfle à 4 feuilles. Cette espèce de cnidaire est peu urticante ;
- la méduse rayonnée est constituée d’une ombrelle brune et de filaments pouvant atteindre 2 mètres de long. Elle peut être retrouvée dans l’océan Atlantique, en Méditerranée et en mer du Nord. Ces filaments laissent des sensations de brûlure et des stries très visibles sur la peau ;
- la méduse cyanée bleue se retrouve dans l’océan Atlantique, généralement en pleine mer. Ces brûlures sont semblables aux effets des orties ;
- la méduse œuf au plat : comme son nom l’indique, il semble réellement qu’un œuf au plat est posé sur elle ! Elle peut dériver sur les plages de la Méditerranée, au gré des courants, mais elle ne présente aucun danger.
Les signes les plus couramment retrouvés en cas de piqûre sont :
- des douleurs, à type de brûlures principalement ;
- des boutons ;
- des cloques, des boursouflures, une réaction inflammatoire ;
- des fourmillements ;
- des démangeaisons ;
- une peau rouge, violacée avec les traces des filaments ;
- une fièvre parfois ;
- un choc anaphylactique : heureusement exceptionnel, il est le fruit d’une allergie à la piqûre de l’animal. Il entraîne un oedème de Quincke et des difficultés à respirer ;
- une syncope de panique : cet évanouissement est dû à la douleur insupportable ;
- une noyade, par la panique et/ou la douleur provoquée par la piqûre.
Pour les espèces les plus urticantes, les sensations de brûlure peuvent être très intenses, voire insupportables alors que d’autres n’entraînent aucun symptôme.
Comment reconnaître une piqûre de méduse ?
La piqûre de méduse est typique et plutôt simple à reconnaître puisqu’elle laisse paraître la forme des filaments qui ont touché la victime.
Pour les piqûres légères, les traces sont rougeâtres, mais pour celles plus importantes, la forme du filament semble incrustée dans la chair. D’ailleurs, certains d’entre eux peuvent s’être décrochés de l’animal et être restés coller sur la peau de la personne piquée.
Comment réagir en cas de piqûre de méduse ?
Sortir de l’eau et ne pas paniquer
La première des choses à faire est de ne pas céder à la panique et de sortir immédiatement de l’eau. Ce n’est pas toujours aisé, car la personne ne comprend pas forcément immédiatement ce qui vient de se passer. De plus, la douleur de certaines méduses est tellement intense qu’elle peut générer une angoisse pouvant être fatale si le baigneur est loin des côtes ou n’a pas pied.
Dans un premier temps, il faut donc se calmer ou rassurer la personne qui vient d’être victime d’une méduse. Rappelons que s’il n’y a pas d’allergie, le contact avec l’animal n’est pas mortel en France.
Vérifier que des filaments ne sont restés collés sur la peau
Il convient ensuite de s’assurer qu’il ne reste pas de filaments collés sur la peau. Ils pourraient continuer à brûler. Si c’est le cas, il faut les retirer au plus vite. Mais, attention, pas avec les mains ! L’acidité d’une eau vinaigrée ou d’une eau citronnée permet de les décoller plus facilement. Il faut ensuite utiliser un petit objet fin pour les retirer.
Cependant, si cela se produit sur la plage et non devant votre hébergement en bord de mer, difficile de disposer de vinaigre ou de citron. Il faut alors passer au plan B : le sable. Rien de plus facile à trouver sur la plage ! Pour retirer les filaments, frotter du sable fin mouillé délicatement sur la zone touchée est la meilleure solution. Cela peut être un peu douloureux, mais c’est efficace.
Ne pas uriner sur la plaie
Qui n’a jamais entendu dire qu’il fallait uriner sur une piqûre de méduse ? Eh bien c’est faux et cela peut même s’avérer contre-productif, voire dangereux. En effet, l’urine peut faire éclater les nématocystes (remplis de venin) qui pourraient encore se trouver sur la peau. De plus, cette pratique est très douloureuse. À bannir donc.
Rincer abondamment à l’eau de mer
Une fois les éventuels résidus de filaments retirés, rincez abondamment la plaie à l’eau de mer. Ne pas utiliser d’eau douce sans quoi la douleur sera démultipliée.
Trouver une source de chaleur
Une cigarette à proximité de la plaie permet en effet de dissoudre le venin de la méduse, car ce dernier est thermolabile. Attention bien sûr à ne pas brûler la peau.
Dernières consignes
Si la personne concernée est allergique aux piqûres de méduse, il convient de trouver le plus rapidement possible un médecin ou de transporter cette personne aux urgences les plus proches.
Enfin, pensez à informer les maîtres-nageurs ou les autorités de la présence des méduses afin que les autres baigneurs puissent être avertis du danger.
Comment soigner une piqûre de méduse et soulager les démangeaisons ?
Une fois les premiers secours portés, il est important de soigner la piqûre afin de soulager les douleurs. Pour cela, il existe différentes solutions :
- la désinfection de la plaie avec une compresse d’antiseptique ;
- l’application de crèmes calmantes de type Biafine ;
- l’application d’eau vinaigrée ou citronnée très diluée, même après avoir retiré les filaments : elle permet de soulager et d’améliorer l’état de la brûlure ;
- rester au repos ;
- utilisation d’une crème antihistaminique en cas d’allergie ou de démangeaisons importantes ;
- ne pas toucher ni gratter la plaie ;
- l’application d’huile essentielle de lavande aspic : tapoter délicatement la zone concernée permet de réduire la sensation de brûlure ;
- l’application d’huile essentielle de lavande aspic : tapoter délicatement la zone concernée permet de réduire la sensation de brûlure ;
- l’utilisation de crème à base de corticoïdes si les brûlures persistent au-delà de 48 heures (sur prescription médicale) ;
- l’homéopathie : Appis mellifica + Urtica urens par exemple ;
- l’application d’aloe vera pour ses vertus apaisantes et cicatrisantes : en pommade ou en feuilles disponibles chez les primeurs ;
- l’usage de bicarbonate de soude. Avec une proportion de 3 volumes de bicarbonate de soude et 1 volume d’eau, l’application de ce mélange permet de réduire les démangeaisons ;
- l’application de crème Onctose : cet antiprurigineux permet de combattre les démangeaisons et contient un anesthésique local.
Quels sont les risques liés à une piqûre de méduse ?
Comme expliqué précédemment, le risque mortel est extrêmement limité en France. Il est principalement dû à l’effet de panique ou le risque de perte de conscience si la personne est en train de nager, et à l’allergie. Dans ce dernier cas, c’est le choc anaphylactique qui est potentiellement mortel.
L’autre risque est la mauvaise cicatrisation. Si la plaie est étendue et profonde ou que de premiers gestes inadaptés ont été pratiqués, il est possible qu’une cicatrice persiste sur le long terme.
Piqûre de méduse toujours présente une semaine après : quelle évolution ?
Si une semaine après la piqûre, cette dernière est toujours très visible, il est préférable de consulter un médecin. Ce dernier pourra s’assurer qu’il s’agit bien d’une piqûre de méduse, qu’il n’y a plus de filaments présents et conviendra d’un traitement local approprié.
Quand consulter un médecin en cas de piqûre de méduse ?
Il convient de consulter un médecin si la personne piquée sait qu’elle est allergique ou qu’elle commence à présenter des signes de choc anaphylactique¹ (gonflement de la plaie, difficultés à respirer, nausées, vomissements, pâleur extrême, sensation de mort imminente…).
De même pour une piqûre sur le visage, à proximité ou dans les yeux.
Comment prévenir les piqûres de méduses ?
Même si nous ne pouvons pas complètement nous prémunir de leur contact, il est possible de mettre en place quelques astuces pour éviter les piqûres de méduses :
- être attentif aux panneaux d’informations présents sur les plages ;
- se renseigner auprès des postes de secours ;
- ne jamais toucher une méduse, même si elle est échouée sur la plage et qu’elle semble morte ou sèche ;
- ne pas s’éloigner des zones de baignades surveillées ;
- consulter la carte établie par l’ACRI-ST (observation de la Terre par satellite) qui recense la localisation des méduses sur les dernières 24 heures. Il est possible de visualiser la carte via le portail d'observation des méduses en Méditerranée² ;
- porter une combinaison complète pour pratiquer les sports éloignés de la plage.
FAQ
Combien de temps dure une piqûre de méduse ?
La plaie due à la piqûre persiste généralement une dizaine de jours. Toutefois, elle peut laisser une cicatrice visible durant encore quelques mois. Cela dépend en partie de la taille et de la profondeur de la lésion initiale. Les premiers gestes pratiqués après le contact avec la méduse sont également importants. Comme expliqué précédemment, certains gestes peuvent aggraver la lésion de départ.
Quelles sont les espèces de méduses qui piquent en France ?
S’il existe différents types de méduses sur les côtes françaises, la méduse pélagique est sans doute la plus urticante d’entre elles. Elle forme des bancs qui peuvent compter plusieurs milliers d’individus. Se déplaçant au gré des courants, elles peuvent parfois atteindre les côtes alors qu’elles sont initialement des méduses de pleine mer. Cette espèce avait largement fait parler d’elle en envahissant les côtes méditerranéennes en 2020 et en créant une vague de terreur chez les baigneurs. Les méduses peuvent être de véritables fléaux pour le tourisme.
Peut-on mourir d’une piqûre de méduse ?
La piqûre des méduses présentes en France n’est pas létale en soi. Toutefois, la panique qu’elle peut provoquer (et le risque de noyade) et le choc anaphylactique sont mortels. Les méduses ayant un pouvoir létal se rencontrent généralement sur les côtes australiennes.
Faut-il faire pipi sur une piqûre de méduse ?
Non, surtout pas. La composition chimique de l’urine risque de faire éclater les cellules contenant le venin de la méduse.
Peut-on se baigner après une piqûre de méduse ?
Il est préférable de rester au repos après une piqûre de méduse. Il est donc plutôt indiqué de rester allongé tranquillement sur sa serviette de plage ou de retourner à son hébergement.
Références / Sources
1.[Anaphylactic shock], P. Kaeser, C. Hammann, F. Luthi, J. F. Enrico. 1995.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/7491459/
2. Portail d’observation des méduses en Méditerranée, ACRI-ST.
https://meduse.acri.fr/carte/carte.php