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Piqûre de taon : guide complet
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Le taon ressemble beaucoup à une grosse mouche, mais contrairement à celle-ci, il pique. Ou, plus précisément, il mord. Cette morsure, bien qu’inoffensive dans la grande majorité des cas, est cependant synonyme de démangeaisons. De plus, la piqûre de taon peut être vectrice de certaines maladies. Voilà une petite bête qui peut gâcher nos sorties en plein air, en particulier lorsque nous avons la peau mouillée : elle en raffole !
Qu’est-ce qu’un taon ?
Profil d’un taon
Le taon ressemble quelque peu à la mouche. D’ailleurs, comme elle, elle appartient à l’ordre des diptères. Ces derniers n’ont par définition qu’une seule paire d’ailes.
Cet insecte fait partie de la famille des Tabanidae. Il est un arthropode hématophage comme le moustique. Cela signifie qu’il utilise ses mandibules pour piquer, pour mordre plus exactement, puis sucer le sang.
S’il ressemble à une mouche, certains de ses aspects sont cependant différents :
- ses ailes sont marbrées ;
- son corps est plus plat et plus trapu ;
- il mord alors que la mouche ne pique pas ;
- ses gros yeux disposent d’une bande horizontale rouge ;
- il peut être de différentes couleurs, contrairement à la mouche. Généralement gris-jaune, ses rayures lui permettent de passer inaperçu en se confondant avec le décor. De fait, son corps peut être tacheté de blanc, de vert, d’orange, de violet ou de noir ;
- le taon des bœufs, le Tabanus bovinus, est le plus couramment rencontré. Il est plus gros qu’une mouche et peut mesurer de 19 à 24 mm. Les femelles sont plus grosses que les mâles.
Il existe également le taon aveuglant, le Chrysops caecutiens, de couleur noire et plus petit. Il est de la même taille que le taon des pluies, l’Haematopota pluvialis qui lui est brun-gris avec des ailes brunes. Tous deux mesurent de 8 à 12 mm environ.
Particularités du taon et lieu de vie
Si les mâles se nourrissent de détritus, de petits crustacés, d’insectes aquatiques ou de nectar, les femelles n’ont pas exactement le même régime alimentaire.
En effet, seules les femelles taons mordent. Le sang de leur victime leur est indispensable pour nourrir leurs œufs et leur permettre un développement rapide. Ces derniers sont ensuite déposés dans de la vase, dans l’eau ou sur les herbes à proximité d’une mare.
Les taons apprécient particulièrement les endroits humides et boisés. On les retrouve donc volontiers autour des piscines, des rivières, des lacs, des étendues d’eau en tout genre. Ils sont très présents sur notre territoire de mai à septembre.
Aussi appelés taons à cheval, taon à mouche, mouches piquantes ou encore mouches à cheval, ils mordent également les animaux. Ils se retrouvent donc aussi là où se trouve du bétail, à la campagne ou à la montagne.
Pourquoi le taon pique-t-il ?
Si une guêpe pique lorsqu’elle se sent attaquée ou en danger, le taon lui pique pour se nourrir, comme le moustique.
Comme nous l’avons dit, la femelle uniquement mord les humains ou les gros mammifères (vache, bœuf, cheval, mouton…).
Une fois posé, le taon arrache un petit morceau de peau de sa victime pour y insérer sa trompe et pomper du sang, de la lymphe ainsi que de minuscules détritus cutanés de son hôte. Ce mélange contient tous les microorganismes et nutriments nécessaires à la croissance de leurs œufs.
Symptômes : comment reconnaître une piqûre de taon ?
De nombreux symptômes sont évocateurs d’une piqûre de taon. Citons par exemple :
- une vive douleur au moment de la piqûre : l’insecte arrache un petit morceau de peau, rappelons-le. C’est principalement cela qui engendre la douleur ressentie. Bien que vive, elle ne dure qu’une fraction de seconde ;
- une rougeur au niveau de la morsure ;
- un gonflement, une inflammation qui entraîne couramment une chaleur localisée ;
- des démangeaisons apparaissent dans un second temps. Elles disparaissent généralement en quelques heures ou quelques jours.
La plaque boursouflée qui suit la morsure est parfois impressionnante chez certaines personnes.
Les taons peuvent-ils transmettre des maladies avec leurs piqûres ?
Malheureusement oui. En mordant, le taon peut transmettre différentes maladies, car il transporte avec lui des bactéries, des protozoaires ou encore des virus. C’est ce que l’on appelle les zoonoses (maladies infectieuses qui se transmettent de l’animal à l’Homme).
Les pathologies transmises dépendent principalement de la zone géographique où nous vivons. Mais, les principales affections restent :
- la tularémie : cette maladie infectieuse due à la bactérie Francisella tularensis est rare. Elle est transmise par la morsure d’hématophages (tiques, taons, moustiques…) qui entraîne une ulcération. On retrouve alors de la fièvre, des douleurs musculaires, articulaires, une inflammation des ganglions… ;
- la pasteurellose : généralement, elle est responsable de symptômes localisés, mais elle peut devenir systémique, notamment chez les personnes immunodéprimées ;
- le charbon bactéridien : aussi appelé fièvre charbonneuse ou anthrax, c’est une zoonose contagieuse. Dus à la bactérie Bacillus anthracis, ses symptômes sont la perte d’appétit, les nausées, des douleurs abdominales entre autres ;
- les affections du tissu conjonctif : le taon peut transmettre également des vers plats à l’Homme. Ce sont ces derniers qui causent ensuite des affections de l’œil et du tissu conjonctif.
Piqûre de taon et allergie : quels sont les risques ?
S’il existe des allergies aux piqûres de guêpes, il existe également des allergies aux piqûres de taons malheureusement. Elles sont toutefois assez rares. Les symptômes de la morsure sont alors plus spectaculaires et plus graves :
- des difficultés respiratoires ;
- des nausées, des vomissements ;
- une baisse rapide et significative de tension ;
- un choc anaphylactique est possible : il est signifié par un oèdeme généralisé, un œdème de Quincke (au niveau de la gorge), des difficultés à respirer, une urticaire…
En cas de choc anaphylactique, le traitement reste le même que pour toute autre allergie, à savoir une injection rapide d’adrénaline.
Précisons ici que, contrairement aux allergies aux piqûres de guêpes, il n’existe à ce jour pas de désensibilisation spécifique à ce diptère.
Traitement : comment soigner une piqûre de taon ?
Seul un médecin peut identifier la gale de manière fiable. En règle générale, son diagnostic est confirmé par des examens complémentaires. Il peut utiliser un dermatoscope pour inspecter votre peau et vérifier la présence d’acariens, de larves ou de leurs excréments. Dans certains cas, il effectue un prélèvement de l’épiderme pour une analyse au microscope.
Remèdes de grand-mères
Lors d’une piqûre de taon, comme pour toute autre piqûre d’ailleurs, il convient en premier lieu de désinfecter la plaie. Pour cela, nos grand-mères utilisaient par exemple du jus de citron. Versez l’équivalent d’un demi-citron sur une compresse puis appliquez sur la piqûre. En plus de l’action désinfectante, il permet de diminuer l’inflammation.
Le jus de citron peut aussi être remplacé par du vinaigre blanc ou du vinaigre de cidre. Là encore, il suffit d’imbiber une compresse et de la laisser poser quelques instants sur la plaie avant de rincer la zone.
Le savon ou le lait sont de bons alliés pour calmer la douleur et diminuer les démangeaisons.
Traitement avec ou sans ordonnance
Pour désinfecter la plaie, il est possible d’appliquer un antiseptique type Biseptine, Hexomédine ou Bétadine.
En cas de nécessité, un médecin peut également prescrire des corticoïdes locaux ou des antihistaminiques en cas de réactions allergiques modérées.
Pour les réactions allergiques sévères, le seul traitement reste l’injection d’adrénaline et une prise en charge en urgence.
Traitements naturels
Quelques traitements naturels sont assez efficaces pour soigner les piqûres de taon :
- le bicarbonate de soude : Mélangez-le à un peu d’eau ou de vinaigre blanc afin d’obtenir une pâte assez épaisse pour l’appliquer sur la plaque inflammatoire. Après 5 à 10 minutes de pose, retirez la pâte puis rincez ;
- les fleurs de thym : elles poussent sur cette plante aromatique et sont efficaces pour calmer les douleurs et les démangeaisons. Si vous avez la chance d’en disposer, massez délicatement le bouton dû à la piqûre ;
- le poireau : il est lui aussi efficace contre la douleur et les démangeaisons. Coupez-en un morceau et frottez la partie tout juste sectionnée sur le bouton ;
- l’oignon : il fonctionne comme le poireau, en appliquant directement sur la peau. Il permet de réduire l’inflammation ;
- le cataplasme de persil : faites infuser du persil frais dans de l’eau chaude, filtrez puis posez en cataplasme sur la zone enflammée ;
- l’homéopathie grâce à l’Apis mellifica ;
- l’aloe vera : toujours efficace pour apaiser et soulager. Coupez une feuille et appliquez le gel qui en sort directement sur la piqûre.
Les huiles essentielles
Ces traitements sont soumis à controverse. En effet, si certains y ont recours, d’autres expliquent qu’elles ne sont pas adaptées en cas de piqûre de taon. Pourquoi ? Tout simplement parce que la peau est lesée : un petit morceau a été retiré par l’insecte.
Normalement, l’utilisation d’huiles essentielles n’est pas recommandée si la peau est lésée, car elles pénètrent alors sous la peau.
Pour ceux qui y ont recours, les huiles essentielles utilisées sont :
- l’huile essentielle de géranium ;
- l’huile essentielle de lavande ;
- l’huile essentielle de citronnelle ;
- l’huile essentielle de menthe poivrée.
Si vous hésitez, demandez l’avis de votre médecin ou de votre pharmacien.
Prévention : comment éviter de se faire piquer par un taon ?
Il existe quelques trucs et astuces pour éviter les piqûres de taon :
- les taons sont très attirés par la peau mouillée, ils adorent ça. De fait, il est fortement conseillé de se sécher rapidement après une baignade ;
- préférer les vêtements clairs : ces insectes les évitent, car leur couleur ne permet pas d’y passer inaperçu ;
- prendre une douche après avoir sué. Les taons sont attirés par les émanations de gaz que nous émettons lors d’un effort physique ;
- utiliser des produits répulsifs anti-insectes ;
- se couvrir les bras et les jambes lors de balades à proximité de troupeaux de vaches, de moutons ou de chevaux par exemple. Les diptères apprécient particulièrement ses mammifères et restent souvent à leur proximité.
FAQ
Combien de temps dure une piqûre de taon ?
La piqûre produit une vive douleur ne dure que quelques fractions de seconde. Les démangeaisons et l’inflammation, elles, peuvent durer un peu plus longtemps : quelques heures ou quelques jours seulement.
Piqûre de taon ou guêpe : comment les différencier ?
La piqûre de guêpe forme une plaque rouge avec un petit point au milieu. La piqûre de taon provoque une plaque souvent blanche, gonflée et étendue. La peau est tendue et on peut y voir chaque petit pore.
Piqûre de taon et femme enceinte : est-ce dangereux ?
Les risques pour la femme enceinte sont la transmission de zoonoses, comme pour tout un chacun. Il convient donc de surveiller particulièrement l’état de santé de la femme enceinte piquée dans les jours qui suivent la morsure.
Peut-on mourir d’une piqûre de taon ?
Pour les personnes qui ne sont pas allergiques, les piqûres de taon ne sont pas mortelles. Le seul risque vital concerne le choc anaphylactique qui peut arriver chez les personnes allergiques.
Piqûre de taon qui gonfle le lendemain, est-ce normal ?
La piqûre présente généralement une inflammation immédiatement et disparaît rapidement. Si cela n’est pas le cas, il est préférable de consulter un médecin.